Notre position sur la «Politique agricole 22+»

par am

Notre position sur la «Politique agricole 22+»

Globalement la PA22+ pourrait être qualifiée de tentative ratée de piloter notre agriculture en parant au plus pressé.

Situation de départ

IG BauernUnternehmen valorise au contraire la liberté d’entreprendre et considère que l’agriculture doit réduire largement le poids de sa bureaucratie.

 

Fin 2017 le Conseil fédéral a présenté son document stratégique sur la politique agricole à partir de 2022. Suite aux critiques formulées de toutes parts, le document a été remanié. Fin 2018 le Conseil fédéral a mis en consultation une série de propositions concrètes sous le titre « Politique agricole 22+ » (PA22+). La consultation a pris fin en mars 2019. Pour IG BauernUnternehmen le verdict est clair et net : le rejet de la PA22+.

Position de l'IG BauernUnternehmen

L‘IG BauernUnternehmen plaide en faveur d’une agriculture suisse gérée par des entrepreneurs responsables. Il appartient à la politique agricole de fixer un cadre qui permette aux agriculteurs d’être compétitifs en utilisant les ressources de manière efficace tout en produisant dans le respect de l’environnement, conformément aux principes d’une gestion durable. Ce n’est pas l’orientation que prend la PA22+. Loin de saisir la chance de réorienter l’agriculture suisse vers la production de denrées alimentaires de qualité à l’échelon régional, la PA22+ s’engage dans la direction opposée. À force de vouloir contenter tout le monde, le projet ajoute de la bureaucratie à la bureaucratie. Il décourage les paysans par des règlements supplémentaires au lieu de leur permettre de gérer leur exploitation en entrepreneurs responsables.

Voici les principales critiques formulées par l‘IG BauernUnternehmen pour justifier son opposition à la PA22+ :

    • Au lieu de réviser les règlements existants pour en supprimer les lourdeurs, le projet se contente d’ajouter des règlements supplémentaires. Cela se traduit par encore plus de bureaucratie, alors qu’il faudrait d’urgence réduire la paperasse qui pèse sur nos exploitations agricoles.
    • Il ne faudrait pas que les paysans tirent leur principal revenu de l’entretien des paysages, mais qu’ils soient plutôt rémunérés pour la production de nourriture de qualité à l'échelon régional. Ce n’est pas l’orientation que prend le projet, qui propose de verser encore plus de contributions directes liées à divers aspects de l’entretien du paysage. En particulier, les propositions de verser une contribution fixe, indépendamment de la surface exploitée, et de supprimer l’exigence d’un cheptel minimal, ont pour effet de valoriser l’entretien du paysage au détriment de la production. Le moins qu’on puisse dire est que le projet est loin de promouvoir la production vivrière et une gestion entrepreneuriale.
    • Une dégradation supplémentaire du revenu des agriculteurs doit absolument être évitée. De nombreuses exploitations éprouvent déjà des difficultés à subsister sans une deuxième source de revenus. Or le projet PA22+ aggrave la situation, puisqu’il préconise d’aligner les prix des produits agricoles sur ceux payés à l‘étranger. Cette mesure est totalement inacceptable.
    • Huit ans seulement après son entrée en vigueur, le système des paiements directs va être remanié. Ce dont les exploitations agricoles auraient besoin, c’est d’un cadre de travail stable et prévisible, y compris sous l’angle économique. Pour planifier leur gestion, les entrepreneurs ont besoin d’un horizon à long terme et qui soit fiable. Les adaptations systémiques incessantes sont non seulement inutiles, mais contreproductives.
    • L’extensification supplémentaire de l’agriculture préconisée par la PA22+ va à l’encontre de la volonté de garantir la sécurité alimentaire exprimée par le peuple et inscrite dans la Constitution. Au lieu de la production sur nos sols fertiles d’aliments de qualité à l’échelon régional, c’est une fois de plus la biodiversité qui est mise à l’honneur. En matière de protection de l’environnement, la Suisse, si on la compare à ses proches voisins, compte pourtant de nombreuses réalisations à son actif. Globalement la sécurité alimentaire n’est pas assez prise en compte dans la PA22+, alors même que le taux d’auto-approvisionnement de la Suisse ne cesse de se dégrader.
    • L’assouplissement prévu du droit foncier rural affaiblirait la paysannerie en s’attaquant à la forme aujourd’hui prépondérante de l’exploitation familiale. Cette évolution doit être rejetée car les sols agricoles n’ont pas vocation à devenir des objets de spéculation.  
     

 

Globalement la PA22+ pourrait être qualifiée de tentative ratée de piloter notre agriculture en parant au plus pressé. IG BauernUnternehmen valorise au contraire la liberté d’entreprendre et considère que l’agriculture doit réduire largement le poids de sa bureaucratie. La PA22+ est ainsi diamétralement opposée à nos objectifs.

 

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